1. Acteurs & structures politiques
• La plupart des partis à La Réunion sont des déclinaisons ou des branches locales de partis métropolitains (PS, LFI, LR, RN, etc.). 
• Il y a aussi des personnalités locales importantes qui jouent un rôle politique fort : Huguette Bello, Ericka Bareigts, Didier Robert, etc. 
• La collectivité régionale a mis en avant la « démocratie participative », via des conseils consultatifs citoyens pour rapprocher l’action publique des habitants. 
2. Événements récents marquants
• Décès de Michel Fontaine : maire de Saint-Pierre, figure de la droite locale, le 27 mars 2025. Cela a créé un vide dans la direction de la droite réunionnaise. 
• Nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre : cela a suscité des critiques locales, la Fédération PS de La Réunion la considérant comme une insulte aux attentes sociales. 
• Composition du gouvernement “Lecornu II” : la Réunion regrette le “déclassement” des Outre-mer dans ce gouvernement, ce qui est perçu comme un affaiblissement du poids politique de l’île. 
• Mobilisation portée par Huguette Bello : en 2025, elle appelle à une démarche de mobilisation sociale contre ce qu’elle qualifie « d’attaque frontale contre les droits sociaux ». 
• Crise sanitaire & agricole : lors d’une visite officielle, Emmanuel Macron a dû venir sur place pour faire face à deux urgences : la résurgence du virus chikungunya et les dommages agricoles post-cyclone Garance. 
• Épidémie de chikungunya : une flambée préoccupante avec plus de 27 000 cas confirmés, mobilisation des autorités (dispositif Orsec) et inquiétude sur la vitesse de propagation. 
3. Enjeux & tensions
A. Social & droit à l’égalité
• Le territoire souffre d’un fort taux de pauvreté (autour de 36 % selon certaines études). 
• La question de l’alignement des prestations sociales, du SMIC, des aides, etc., est posée régulièrement pour réduire les écarts entre La Réunion et la métropole. 
• Il y a des tensions fortes autour des politiques sociales, des coupes ou des réformes perçues comme défavorables.
B. Fragilité de la droite locale / fragmentation politique
• Avec la disparition de leaders comme Fontaine, la droite locale paraît désorientée, sans direction claire. 
• À gauche aussi, il y a des rivalités entre figures (Bello, Bareigts, etc.). L’unité est difficile à construire. 
• Le RN (Rassemblement National) y gagne un peu de terrain, ayant remporté son premier siège lors des législatives 2024. 
C. Lien avec l’État central et le statut ultramarin
• La Réunion souffre selon certains d’un “désengagement” de l’État, ou du moins d’un moindre pouvoir politique vis-à-vis des décisions nationales. 
• Le fait que les Outre-mer soient moins bien lotis dans le nouveau gouvernement est vu comme un affaiblissement institutionnel. 
D. Crises multiples & urgence locale
• Sanitaire : l’épidémie de chikungunya est un défi majeur pour la santé publique. 
• Climatique / agricole : la Réunion est souvent exposée aux cyclones, sécheresses, et les agriculteurs réclament davantage de soutien. 
• Mobilisations sociales : grèves, protestations, pressions sur les institutions pour obtenir des réponses concrètes. 
4. Scénarios à suivre & perspectives
1. Renforcement de la gauche locale — autour de Bello et alliés
Si elle réussit à fédérer les forces progressistes, elle pourrait peser fortement aux municipales de 2026.
2. Affaiblissement structurel de la droite locale
Sans leadership clair, la droite devra se reconstruire autour de nouveaux visages ou alliances.
3. Montée du RN / extrême droite
Comme ailleurs en France, La Réunion pourrait être un terrain de progression pour des discours plus identitaires ou populistes, surtout si le malaise social s’aggrave.
4. Re revendications fortes sur les Outre-mer
L’île peut faire bloc pour exiger plus de pouvoir local, des politiques différenciées, ou un meilleur partenariat avec l’État.
5. Crises externes comme aiguillons politiques
Les situations sanitaires, climatiques, écologiques serviront de révélateurs des capacités (ou incapacités) de l’État et des élus à répondre aux urgences.