Rapport Condon
Le rapport Condon est le nom usuel du rapport du projet OVNI de lâuniversitĂ© du Colorado. Ce projet a Ă©tudiĂ© les Objets Volants Non IdentifiĂ©s de 1966 Ă 1968 sous la direction du physicien Edward Condon et a rendu son rapport en 1968. Il a Ă©tĂ© initiĂ© Ă la demande de lâUS Air Force.
Travaux:
AprĂšs examen de plusieurs centaines de dossiers du Projet Blue Book et de certains groupes civils sur la recherche dâOVNI, le comitĂ© en a sĂ©lectionnĂ© 56 pour une analyse dĂ©taillĂ©e afin, dâune part, de dĂ©terminer si « lâanalyse de nouvelles observations peut permettre dâaugmenter les connaissances scientifiques utiles pour lâUS air force » et, dâautre part, « de tirer des rapports sur les OVNI toute contribution pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un accroissement des connaissances scientifiques. ».
Le rapport final, officiellement titrĂ© LâĂ©tude scientifique des Objets Volants Non IdentifiĂ©s mais plus connu sous le nom de rapport Condon a Ă©tĂ© publiĂ© en 1968. Il a conclu « que lâĂ©tude des OVNI durant ces vingt et une derniĂšres annĂ©es nâa rien apportĂ© Ă la connaissance scientifique [et] que dâautres Ă©tudes approfondies des OVNI ne peuvent probablement pas se justifier par lâespoir quâelles pourraient faire progresser la science »et que certains scientifiques nâaccepteraient pas sans sourciller la conclusion que lâĂ©tude des rapports OVNI nâest pas Ă mĂȘme de faire avancer la science. En particulier le comitĂ© a conclu Ă des lacunes dans les domaines de lâoptique atmosphĂ©rique, de la propagation dâondes radio et dâĂ©lectricitĂ© atmosphĂ©rique qui pourraient bĂ©nĂ©ficier des travaux effectuĂ©s par le comitĂ© Condon. Ils concluent, dâautre part, que lâĂ©tude des 56 cas nâa pas apportĂ© de preuves sur la rĂ©alitĂ© des ovnis ou sur lâhypothĂšse extraterrestre
Le rapport a Ă©tĂ© relu par un panel de lâAcadĂ©mie des Sciences des Ătats-Unis qui lâa validĂ©, ainsi que ses conclusions et ses recommandations. Le rapport Condon reste donc encore aujourdâhui un document fondateur de lâapproche sceptique du phĂ©nomĂšne ovni. Il faut toutefois remarquer que lâAcadĂ©mie des Sciences ne sâĂ©tait nullement intĂ©ressĂ©e aux ovnis et que sa consultation Ă©tait une initiative de lâarmĂ©e de lâair qui tenta ainsi de cacher les lacunes de ce travail. Les responsables de la censure de lâUSAF craignaient en effet les consĂ©quences dâun symposium devant rĂ©unir les scientifiques opposĂ©s Ă la thĂšse de Condon, symposium au cours duquel le travail de lâUniversitĂ© du Colorado aurait Ă©tĂ© vivement critiquĂ©. En dĂ©finitive, le rapport Condon nâa de valeur que pour ceux qui nâont jamais analysĂ© le travail effectuĂ© et la mĂ©thodologie mise en Ćuvre. Cette Ă©tude scientifique publique Ă©tait la plus chĂšre (500 000 dollars) consacrĂ©e Ă un sujet de ce type.
Le contexte:
AprĂšs les diffĂ©rentes commissions chargĂ©es de cette Ă©tude, lâU.S. Air Force fait savoir que rien ne permet de croire Ă lâexistence dâune menace pour la sĂ©curitĂ© des Ătats-unis. Par menace, on entend dâhypothĂ©tiques vaisseaux extra-terrestres ou une arme secrĂšte soviĂ©tique. Certains soupçonnĂšrent les officiels de cacher la vĂ©ritĂ©. Le prĂ©sident Truman dĂ©mentit de telles hypothĂšses dĂ©veloppĂ©es dans les mĂ©dias. Pour certains, son intervention Ă©tait la preuve dâune « conspiration du silence »; pour dâautres, elle ne fit quâencourager le dĂ©veloppement de thĂšses paranoĂŻaques. Ce fut alors que les militaires se dĂ©barrassĂšrent du problĂšme en le confiant Ă un organisme universitaire, ayant lâimage de neutralitĂ© pour le public amĂ©ricain.
Les principaux rĂ©sultats de lâĂ©quipe Condon
Analyse de la photo de McMinnville:
Cette autoritĂ© scientifique a par exemple conclu, Ă propos de la photographie prise Ă McMinnville (11 mai 1950, Oregon), que « tous les facteurs Ă©tudiĂ©s, gĂ©omĂ©triques, psychologiques et physiques paraissent ĂȘtre cohĂ©rents avec lâassertion dâun objet volant extraordinaire, argentĂ©, mĂ©tallique, en forme de disque, de dizaines de mĂštres de diamĂštre, et Ă©videmment artificiel, qui volait Ă portĂ©e de vue des deux tĂ©moins. On ne peut dire que les Ă©lĂ©ments excluent catĂ©goriquement une fabrication, bien quâil y ait des facteurs physiques tels que la prĂ©cision de certaines mesures photomĂ©triques des nĂ©gatifs dâorigine qui arguent contre une fabrication.»
Une étude chahutée
La réaction négative des partisans des ovnis:
Alors que quatre-vingt-dix-sept pour cent des observations avaient Ă©tĂ© expliquĂ©es par le projet blue book, les conclusions scientifiques identiques formulĂ©es par le rapport Condon ne plurent pas aux partisans de la thĂšse extraterrestre, lesquels, au lieu dâapporter des preuves scientifiques, recherchĂšrent la possibilitĂ© dâun biais et dĂ©clenchĂšrent la polĂ©mique axĂ©e sur la forme plutĂŽt que le fond.
Le psychologue David Saunders divulgue une note interne de lâadministrateur de la commission, Robert Low, de 1966, prĂ©cisant « Notre Ă©tude sera conduite exclusivement par des personnes qui nây croient pas et qui, bien quâelles ne pourront probablement pas prouver un rĂ©sultat nĂ©gatif, pourront fournir un ensemble impressionnant de preuves quâil nây a aucune rĂ©alitĂ© dans les observations. Le truc serait, je le pense, de prĂ©senter le projet de telle maniĂšre que pour le public, il apparaisse comme une Ă©tude tout Ă fait objective alors que, pour la communautĂ© scientifique, il prĂ©senterait lâimage dâun groupe de sceptiques faisant de leur mieux pour ĂȘtre objectifs mais avec un espoir pratiquement nul de trouver une soucoupe ». Cette note sortira dans la presse en avril 1968 et mĂšnera Ă une polĂ©mique sur lâobjectivitĂ© du rapport.
Le magazine Look publie en mai 1968 un article virulent contre Condon et lâarmĂ©e de lâair, et Frank Drake presse le prĂ©sident de lâAcadĂ©mie des sciences de condamner le futur rapport Condon, tandis que le dĂ©putĂ© Edward Roush demande une enquĂȘte Ă la Chambre des reprĂ©sentants. LâAcadĂ©mie des sciences valide lâĂ©tude scientifique mais lâInstitut amĂ©ricain de lâaĂ©ronautique et de lâastronautique (AIAA) estime que « la conclusion inverse aurait pu ĂȘtre dĂ©duite de son contenu, câest-Ă -dire quâun phĂ©nomĂšne avec un ratio aussi Ă©levĂ© de cas inexpliquĂ©s (environ 15 %) devrait produire assez de curiositĂ© scientifique pour continuer son Ă©tude ». Ă lâexamen des courriers entre Robert Low et lâU.S.Air Force en vue de la signature du contrat les liant, apparaĂźt le mot trick , mot signifiant aussi bien « astuce » que « fraude ou procĂ©dĂ© malhonnĂȘte ».
La nĂ©gociation du contrat entre lâuniversitĂ© du Colorado et le gouvernement amĂ©ricain:
Craignant de se faire ridiculiser par la communautĂ© scientifique (les histoires de soucoupes et de Martiens nâavaient pas bonne presse Ă lâĂ©poque) , Robert Low et Edward U.Condon nĂ©gociĂšrent le contrat de maniĂšre Ă trouver une formulation assez habile pour que leur objectivitĂ© ne soit pas mise en doute et quâils ne soient pas la risĂ©e du monde universitaire.
James Mac Donald reçut copie de ces documents, par lâintermĂ©diaire de David Saunders et Levine, et fit une campagne de presse en interprĂ©tant le mot « trick » , lâastuce de formulation visant Ă Ă©viter de ridiculiser des scientifiques, comme une fraude ou procĂ©dĂ© malhonnĂȘte.
Le prĂ©cĂ©dent de la commission Warren, oĂč lâon suspecte les commanditaires de lâassassinat de John Kennedy dâavoir voulu Ă©touffer lâaffaire, a laissĂ© penser certains que dâautres commissions auraient pu avoir Ă©tĂ© truquĂ©es mais lĂ pour des raisons moins Ă©videntes.
Les partisans des ovnis avancĂšrent lâidĂ©e, câest la thĂ©orie du complot, que le gouvernement amĂ©ricain collaborait avec les extra-terrestres dans des bases secrĂštes afin de confectionner des engins nouveaux et des armes nouvelles.
Source: Wikipedia
Le rapport Condon est le nom usuel du rapport du projet OVNI de lâuniversitĂ© du Colorado. Ce projet a Ă©tudiĂ© les Objets Volants Non IdentifiĂ©s de 1966 Ă 1968 sous la direction du physicien Edward Condon et a rendu son rapport en 1968. Il a Ă©tĂ© initiĂ© Ă la demande de lâUS Air Force.
Travaux:
AprĂšs examen de plusieurs centaines de dossiers du Projet Blue Book et de certains groupes civils sur la recherche dâOVNI, le comitĂ© en a sĂ©lectionnĂ© 56 pour une analyse dĂ©taillĂ©e afin, dâune part, de dĂ©terminer si « lâanalyse de nouvelles observations peut permettre dâaugmenter les connaissances scientifiques utiles pour lâUS air force » et, dâautre part, « de tirer des rapports sur les OVNI toute contribution pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un accroissement des connaissances scientifiques. ».
Le rapport final, officiellement titrĂ© LâĂ©tude scientifique des Objets Volants Non IdentifiĂ©s mais plus connu sous le nom de rapport Condon a Ă©tĂ© publiĂ© en 1968. Il a conclu « que lâĂ©tude des OVNI durant ces vingt et une derniĂšres annĂ©es nâa rien apportĂ© Ă la connaissance scientifique [et] que dâautres Ă©tudes approfondies des OVNI ne peuvent probablement pas se justifier par lâespoir quâelles pourraient faire progresser la science »et que certains scientifiques nâaccepteraient pas sans sourciller la conclusion que lâĂ©tude des rapports OVNI nâest pas Ă mĂȘme de faire avancer la science. En particulier le comitĂ© a conclu Ă des lacunes dans les domaines de lâoptique atmosphĂ©rique, de la propagation dâondes radio et dâĂ©lectricitĂ© atmosphĂ©rique qui pourraient bĂ©nĂ©ficier des travaux effectuĂ©s par le comitĂ© Condon. Ils concluent, dâautre part, que lâĂ©tude des 56 cas nâa pas apportĂ© de preuves sur la rĂ©alitĂ© des ovnis ou sur lâhypothĂšse extraterrestre
Le rapport a Ă©tĂ© relu par un panel de lâAcadĂ©mie des Sciences des Ătats-Unis qui lâa validĂ©, ainsi que ses conclusions et ses recommandations. Le rapport Condon reste donc encore aujourdâhui un document fondateur de lâapproche sceptique du phĂ©nomĂšne ovni. Il faut toutefois remarquer que lâAcadĂ©mie des Sciences ne sâĂ©tait nullement intĂ©ressĂ©e aux ovnis et que sa consultation Ă©tait une initiative de lâarmĂ©e de lâair qui tenta ainsi de cacher les lacunes de ce travail. Les responsables de la censure de lâUSAF craignaient en effet les consĂ©quences dâun symposium devant rĂ©unir les scientifiques opposĂ©s Ă la thĂšse de Condon, symposium au cours duquel le travail de lâUniversitĂ© du Colorado aurait Ă©tĂ© vivement critiquĂ©. En dĂ©finitive, le rapport Condon nâa de valeur que pour ceux qui nâont jamais analysĂ© le travail effectuĂ© et la mĂ©thodologie mise en Ćuvre. Cette Ă©tude scientifique publique Ă©tait la plus chĂšre (500 000 dollars) consacrĂ©e Ă un sujet de ce type.
Le contexte:
AprĂšs les diffĂ©rentes commissions chargĂ©es de cette Ă©tude, lâU.S. Air Force fait savoir que rien ne permet de croire Ă lâexistence dâune menace pour la sĂ©curitĂ© des Ătats-unis. Par menace, on entend dâhypothĂ©tiques vaisseaux extra-terrestres ou une arme secrĂšte soviĂ©tique. Certains soupçonnĂšrent les officiels de cacher la vĂ©ritĂ©. Le prĂ©sident Truman dĂ©mentit de telles hypothĂšses dĂ©veloppĂ©es dans les mĂ©dias. Pour certains, son intervention Ă©tait la preuve dâune « conspiration du silence »; pour dâautres, elle ne fit quâencourager le dĂ©veloppement de thĂšses paranoĂŻaques. Ce fut alors que les militaires se dĂ©barrassĂšrent du problĂšme en le confiant Ă un organisme universitaire, ayant lâimage de neutralitĂ© pour le public amĂ©ricain.
Les principaux rĂ©sultats de lâĂ©quipe Condon
Analyse de la photo de McMinnville:
Cette autoritĂ© scientifique a par exemple conclu, Ă propos de la photographie prise Ă McMinnville (11 mai 1950, Oregon), que « tous les facteurs Ă©tudiĂ©s, gĂ©omĂ©triques, psychologiques et physiques paraissent ĂȘtre cohĂ©rents avec lâassertion dâun objet volant extraordinaire, argentĂ©, mĂ©tallique, en forme de disque, de dizaines de mĂštres de diamĂštre, et Ă©videmment artificiel, qui volait Ă portĂ©e de vue des deux tĂ©moins. On ne peut dire que les Ă©lĂ©ments excluent catĂ©goriquement une fabrication, bien quâil y ait des facteurs physiques tels que la prĂ©cision de certaines mesures photomĂ©triques des nĂ©gatifs dâorigine qui arguent contre une fabrication.»
Une étude chahutée
La réaction négative des partisans des ovnis:
Alors que quatre-vingt-dix-sept pour cent des observations avaient Ă©tĂ© expliquĂ©es par le projet blue book, les conclusions scientifiques identiques formulĂ©es par le rapport Condon ne plurent pas aux partisans de la thĂšse extraterrestre, lesquels, au lieu dâapporter des preuves scientifiques, recherchĂšrent la possibilitĂ© dâun biais et dĂ©clenchĂšrent la polĂ©mique axĂ©e sur la forme plutĂŽt que le fond.
Le psychologue David Saunders divulgue une note interne de lâadministrateur de la commission, Robert Low, de 1966, prĂ©cisant « Notre Ă©tude sera conduite exclusivement par des personnes qui nây croient pas et qui, bien quâelles ne pourront probablement pas prouver un rĂ©sultat nĂ©gatif, pourront fournir un ensemble impressionnant de preuves quâil nây a aucune rĂ©alitĂ© dans les observations. Le truc serait, je le pense, de prĂ©senter le projet de telle maniĂšre que pour le public, il apparaisse comme une Ă©tude tout Ă fait objective alors que, pour la communautĂ© scientifique, il prĂ©senterait lâimage dâun groupe de sceptiques faisant de leur mieux pour ĂȘtre objectifs mais avec un espoir pratiquement nul de trouver une soucoupe ». Cette note sortira dans la presse en avril 1968 et mĂšnera Ă une polĂ©mique sur lâobjectivitĂ© du rapport.
Le magazine Look publie en mai 1968 un article virulent contre Condon et lâarmĂ©e de lâair, et Frank Drake presse le prĂ©sident de lâAcadĂ©mie des sciences de condamner le futur rapport Condon, tandis que le dĂ©putĂ© Edward Roush demande une enquĂȘte Ă la Chambre des reprĂ©sentants. LâAcadĂ©mie des sciences valide lâĂ©tude scientifique mais lâInstitut amĂ©ricain de lâaĂ©ronautique et de lâastronautique (AIAA) estime que « la conclusion inverse aurait pu ĂȘtre dĂ©duite de son contenu, câest-Ă -dire quâun phĂ©nomĂšne avec un ratio aussi Ă©levĂ© de cas inexpliquĂ©s (environ 15 %) devrait produire assez de curiositĂ© scientifique pour continuer son Ă©tude ». Ă lâexamen des courriers entre Robert Low et lâU.S.Air Force en vue de la signature du contrat les liant, apparaĂźt le mot trick , mot signifiant aussi bien « astuce » que « fraude ou procĂ©dĂ© malhonnĂȘte ».
La nĂ©gociation du contrat entre lâuniversitĂ© du Colorado et le gouvernement amĂ©ricain:
Craignant de se faire ridiculiser par la communautĂ© scientifique (les histoires de soucoupes et de Martiens nâavaient pas bonne presse Ă lâĂ©poque) , Robert Low et Edward U.Condon nĂ©gociĂšrent le contrat de maniĂšre Ă trouver une formulation assez habile pour que leur objectivitĂ© ne soit pas mise en doute et quâils ne soient pas la risĂ©e du monde universitaire.
James Mac Donald reçut copie de ces documents, par lâintermĂ©diaire de David Saunders et Levine, et fit une campagne de presse en interprĂ©tant le mot « trick » , lâastuce de formulation visant Ă Ă©viter de ridiculiser des scientifiques, comme une fraude ou procĂ©dĂ© malhonnĂȘte.
Le prĂ©cĂ©dent de la commission Warren, oĂč lâon suspecte les commanditaires de lâassassinat de John Kennedy dâavoir voulu Ă©touffer lâaffaire, a laissĂ© penser certains que dâautres commissions auraient pu avoir Ă©tĂ© truquĂ©es mais lĂ pour des raisons moins Ă©videntes.
Les partisans des ovnis avancĂšrent lâidĂ©e, câest la thĂ©orie du complot, que le gouvernement amĂ©ricain collaborait avec les extra-terrestres dans des bases secrĂštes afin de confectionner des engins nouveaux et des armes nouvelles.
Source: Wikipedia
Rapport Condon
Le rapport Condon est le nom usuel du rapport du projet OVNI de lâuniversitĂ© du Colorado. Ce projet a Ă©tudiĂ© les Objets Volants Non IdentifiĂ©s de 1966 Ă 1968 sous la direction du physicien Edward Condon et a rendu son rapport en 1968. Il a Ă©tĂ© initiĂ© Ă la demande de lâUS Air Force.
Travaux:
AprĂšs examen de plusieurs centaines de dossiers du Projet Blue Book et de certains groupes civils sur la recherche dâOVNI, le comitĂ© en a sĂ©lectionnĂ© 56 pour une analyse dĂ©taillĂ©e afin, dâune part, de dĂ©terminer si « lâanalyse de nouvelles observations peut permettre dâaugmenter les connaissances scientifiques utiles pour lâUS air force » et, dâautre part, « de tirer des rapports sur les OVNI toute contribution pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un accroissement des connaissances scientifiques. ».
Le rapport final, officiellement titrĂ© LâĂ©tude scientifique des Objets Volants Non IdentifiĂ©s mais plus connu sous le nom de rapport Condon a Ă©tĂ© publiĂ© en 1968. Il a conclu « que lâĂ©tude des OVNI durant ces vingt et une derniĂšres annĂ©es nâa rien apportĂ© Ă la connaissance scientifique [et] que dâautres Ă©tudes approfondies des OVNI ne peuvent probablement pas se justifier par lâespoir quâelles pourraient faire progresser la science »et que certains scientifiques nâaccepteraient pas sans sourciller la conclusion que lâĂ©tude des rapports OVNI nâest pas Ă mĂȘme de faire avancer la science. En particulier le comitĂ© a conclu Ă des lacunes dans les domaines de lâoptique atmosphĂ©rique, de la propagation dâondes radio et dâĂ©lectricitĂ© atmosphĂ©rique qui pourraient bĂ©nĂ©ficier des travaux effectuĂ©s par le comitĂ© Condon. Ils concluent, dâautre part, que lâĂ©tude des 56 cas nâa pas apportĂ© de preuves sur la rĂ©alitĂ© des ovnis ou sur lâhypothĂšse extraterrestre
Le rapport a Ă©tĂ© relu par un panel de lâAcadĂ©mie des Sciences des Ătats-Unis qui lâa validĂ©, ainsi que ses conclusions et ses recommandations. Le rapport Condon reste donc encore aujourdâhui un document fondateur de lâapproche sceptique du phĂ©nomĂšne ovni. Il faut toutefois remarquer que lâAcadĂ©mie des Sciences ne sâĂ©tait nullement intĂ©ressĂ©e aux ovnis et que sa consultation Ă©tait une initiative de lâarmĂ©e de lâair qui tenta ainsi de cacher les lacunes de ce travail. Les responsables de la censure de lâUSAF craignaient en effet les consĂ©quences dâun symposium devant rĂ©unir les scientifiques opposĂ©s Ă la thĂšse de Condon, symposium au cours duquel le travail de lâUniversitĂ© du Colorado aurait Ă©tĂ© vivement critiquĂ©. En dĂ©finitive, le rapport Condon nâa de valeur que pour ceux qui nâont jamais analysĂ© le travail effectuĂ© et la mĂ©thodologie mise en Ćuvre. Cette Ă©tude scientifique publique Ă©tait la plus chĂšre (500 000 dollars) consacrĂ©e Ă un sujet de ce type.
Le contexte:
AprĂšs les diffĂ©rentes commissions chargĂ©es de cette Ă©tude, lâU.S. Air Force fait savoir que rien ne permet de croire Ă lâexistence dâune menace pour la sĂ©curitĂ© des Ătats-unis. Par menace, on entend dâhypothĂ©tiques vaisseaux extra-terrestres ou une arme secrĂšte soviĂ©tique. Certains soupçonnĂšrent les officiels de cacher la vĂ©ritĂ©. Le prĂ©sident Truman dĂ©mentit de telles hypothĂšses dĂ©veloppĂ©es dans les mĂ©dias. Pour certains, son intervention Ă©tait la preuve dâune « conspiration du silence »; pour dâautres, elle ne fit quâencourager le dĂ©veloppement de thĂšses paranoĂŻaques. Ce fut alors que les militaires se dĂ©barrassĂšrent du problĂšme en le confiant Ă un organisme universitaire, ayant lâimage de neutralitĂ© pour le public amĂ©ricain.
Les principaux rĂ©sultats de lâĂ©quipe Condon
Analyse de la photo de McMinnville:
Cette autoritĂ© scientifique a par exemple conclu, Ă propos de la photographie prise Ă McMinnville (11 mai 1950, Oregon), que « tous les facteurs Ă©tudiĂ©s, gĂ©omĂ©triques, psychologiques et physiques paraissent ĂȘtre cohĂ©rents avec lâassertion dâun objet volant extraordinaire, argentĂ©, mĂ©tallique, en forme de disque, de dizaines de mĂštres de diamĂštre, et Ă©videmment artificiel, qui volait Ă portĂ©e de vue des deux tĂ©moins. On ne peut dire que les Ă©lĂ©ments excluent catĂ©goriquement une fabrication, bien quâil y ait des facteurs physiques tels que la prĂ©cision de certaines mesures photomĂ©triques des nĂ©gatifs dâorigine qui arguent contre une fabrication.»
Une étude chahutée
La réaction négative des partisans des ovnis:
Alors que quatre-vingt-dix-sept pour cent des observations avaient Ă©tĂ© expliquĂ©es par le projet blue book, les conclusions scientifiques identiques formulĂ©es par le rapport Condon ne plurent pas aux partisans de la thĂšse extraterrestre, lesquels, au lieu dâapporter des preuves scientifiques, recherchĂšrent la possibilitĂ© dâun biais et dĂ©clenchĂšrent la polĂ©mique axĂ©e sur la forme plutĂŽt que le fond.
Le psychologue David Saunders divulgue une note interne de lâadministrateur de la commission, Robert Low, de 1966, prĂ©cisant « Notre Ă©tude sera conduite exclusivement par des personnes qui nây croient pas et qui, bien quâelles ne pourront probablement pas prouver un rĂ©sultat nĂ©gatif, pourront fournir un ensemble impressionnant de preuves quâil nây a aucune rĂ©alitĂ© dans les observations. Le truc serait, je le pense, de prĂ©senter le projet de telle maniĂšre que pour le public, il apparaisse comme une Ă©tude tout Ă fait objective alors que, pour la communautĂ© scientifique, il prĂ©senterait lâimage dâun groupe de sceptiques faisant de leur mieux pour ĂȘtre objectifs mais avec un espoir pratiquement nul de trouver une soucoupe ». Cette note sortira dans la presse en avril 1968 et mĂšnera Ă une polĂ©mique sur lâobjectivitĂ© du rapport.
Le magazine Look publie en mai 1968 un article virulent contre Condon et lâarmĂ©e de lâair, et Frank Drake presse le prĂ©sident de lâAcadĂ©mie des sciences de condamner le futur rapport Condon, tandis que le dĂ©putĂ© Edward Roush demande une enquĂȘte Ă la Chambre des reprĂ©sentants. LâAcadĂ©mie des sciences valide lâĂ©tude scientifique mais lâInstitut amĂ©ricain de lâaĂ©ronautique et de lâastronautique (AIAA) estime que « la conclusion inverse aurait pu ĂȘtre dĂ©duite de son contenu, câest-Ă -dire quâun phĂ©nomĂšne avec un ratio aussi Ă©levĂ© de cas inexpliquĂ©s (environ 15 %) devrait produire assez de curiositĂ© scientifique pour continuer son Ă©tude ». Ă lâexamen des courriers entre Robert Low et lâU.S.Air Force en vue de la signature du contrat les liant, apparaĂźt le mot trick , mot signifiant aussi bien « astuce » que « fraude ou procĂ©dĂ© malhonnĂȘte ».
La nĂ©gociation du contrat entre lâuniversitĂ© du Colorado et le gouvernement amĂ©ricain:
Craignant de se faire ridiculiser par la communautĂ© scientifique (les histoires de soucoupes et de Martiens nâavaient pas bonne presse Ă lâĂ©poque) , Robert Low et Edward U.Condon nĂ©gociĂšrent le contrat de maniĂšre Ă trouver une formulation assez habile pour que leur objectivitĂ© ne soit pas mise en doute et quâils ne soient pas la risĂ©e du monde universitaire.
James Mac Donald reçut copie de ces documents, par lâintermĂ©diaire de David Saunders et Levine, et fit une campagne de presse en interprĂ©tant le mot « trick » , lâastuce de formulation visant Ă Ă©viter de ridiculiser des scientifiques, comme une fraude ou procĂ©dĂ© malhonnĂȘte.
Le prĂ©cĂ©dent de la commission Warren, oĂč lâon suspecte les commanditaires de lâassassinat de John Kennedy dâavoir voulu Ă©touffer lâaffaire, a laissĂ© penser certains que dâautres commissions auraient pu avoir Ă©tĂ© truquĂ©es mais lĂ pour des raisons moins Ă©videntes.
Les partisans des ovnis avancĂšrent lâidĂ©e, câest la thĂ©orie du complot, que le gouvernement amĂ©ricain collaborait avec les extra-terrestres dans des bases secrĂštes afin de confectionner des engins nouveaux et des armes nouvelles.
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